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Ioana Cosma

Ioana Cosma is an English lecturer at the Department of Translation Studies from the University of Pitesti. She holds a PhD in Comparative Literature from the University of Toronto on the figure of the angel in Modernist literature. She conducted postdoctoral research at the University of Bucharest on the concept of forgetting in Modern literature and philosophy. Her first volume of poetry is forthcoming with the Institutul European Publishing House in Romania.

 

Une bonne fille s’avilit

Une bonne fille s’avilit

comme dans le chloroforme d’un crapaud

parce que’elle vieillit

et elle ne s’en fait pas.

Il faut des jours et de nuits

comme dans le musée ambulant

que je vois chaque jour

en passant par les carrefours.

Il faut des bébés et des encore pas-nés

de petits oiseaux qu’on prend en hotage

soit par plaisir soit par méconnaissance.

Un jour elle verra le fil d’Ariadne

en dehors du labyrinthe de Thésée

elle aura les yeux grands et éloquents

sans se reconnaître dans le miroir.

 

A Tours

A Tours vêtu en noir et blanc, sobre

comme une vieille photo

à sa sacrosancte apathie, à ses

planfonds en bois, à ses rues de pénombre.

J’y vois ma marche pressée

dans le transport lent de ses bus

ma petite âme torontaise

se vouant retivement à ses détours.

Y’avait Joseph et moi et la petite Marie

fêtant discrètement dans mon apart

les soucis s’envolaient la nuit tombant

on était près d’un je ne sais quoi troublant.

Quand Nick est arrivé, on était devenu adultes

moins rêveurs et plus élastiques

une ville nous avait peu à peu

adoucit les esprits et les yeux.

Qui voyaient encore les lapins

et les canards au marché,

les réfugiés politiques et nos

propres vies d’immingrants dérobés.

Mais Tours couvrait tout ça

de ses histoires merveilleuses

de sa croupe de maman qui

commence à se prendre au sérieux.

 

L’histoire du vent

Je vois à travers les murs

quand le vent s’esouffle

j’emporte avec moi les histoires des gouffres

sans vieillir ni rajeunir

je suis née pour unir

pour les endroits calmes et sans violence

où l’on fait un motif

comme dans une toile de Cézanne.

Paranthèse et mystère je vis dedans

sans me lasser cherchant sans

nécessairement vouloir trouver

mon jeu d’enfant avec le araignées

Les portes entr-ouvertes les cycles benigns

les métamorphoses du temps sur ma peau

comme un ruisseau creusant et creusant

je vis au bord de la mer en attendant.


 


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